Journée mondiale des pauvres : relever le défi du partage
Dimanche 14 novembre, l'Église catholique célèbre sur tous les continents la 5e Journée mondiale des pauvres instituée par le pape François. Ce dernier appelle chacun à rencontrer et cheminer avec les plus pauvres, qui plus est dans le contexte pandémique venu accentuer les inégalités. Le dimanche suivant, 21 novembre, se tiendra la journée nationale du Secours Catholique.
Ces deux moments sont l'occasion de témoigner de la richesse de l'action menée avec les personnes en précarité, et d'inviter catholiques et citoyens à soutenir la "révolution fraternelle" que le Secours Catholique appelle de ses voeux.
Souvent, les pauvres sont considérés comme une catégorie qui demande un service de bienfaisance particulier. Suivre Jésus implique, à cet égard, un changement de mentalité, c’est-à-dire de relever le défi du partage et de la participation.
PÈre hervÉ PERROT, AUMôNIER NATIONAL DU SECOURS CATHOLIQUE-CARITAS FRANCE |
Je fais le rêve que dans nos 72 délégations, nous osions créer des groupes de parole autour de l’Évangile, en invitant autour de la table du partage, avec un bon café, les personnes en galère. Toutes celles et tous ceux qui le vivent vous le diront : « Prendre ces temps gratuits, ça redonne la confiance en soi. Notre foi en la vie et en Dieu grandit les uns par les autres. » Alors osons, osons! Vous verrez : ça vaut le coup !
La Journée nationale du Secours catholique - Caritas France nous invite aussi à renouveler les lieux de présence au cœur de nos paroisses, à être facilitateurs pour que les plus en galère prennent leur place dans nos communautés. Ce n’est pas facile, mais c’est notre mission, à l’exemple de notre saint patron, Laurent. C’est le trésor, la note que nous devons offrir mais aussi recevoir au cœur de nos délégations, de nos diocèses.
se laisser rencontrer
Dans les réflexions sur la « synodalité » de notre Église, nous sommes appelés à la joie de témoigner que partir des plus précaires, c’est n’oublier personne sur le bord du chemin. Notre révolution fraternelle nous y oblige, Dieu nous y précède comme une bonne nouvelle à vivre et à recevoir. Animés d’un amour fraternel, osons vivre la joie de la rencontre.
À l’exemple de Marie, hâtons-nous pour visiter, là où ils demeurent, ceux que nous ne rejoignons pas encore. Animés d’un amour fraternel, osons aller les rencontrer. Se laisser rencontrer… Vivre la joie de la rencontre. Faisons nôtre cet appel de saint Óscar Romero comme mission: « Les changements nécessaires au sein de l’Église, dans sa pastorale, l’éducation, la vie sacerdotale et religieuse, dans les mouvements laïcs, que nous n’avions pas pu réaliser tant que notre regard était fixé uniquement sur l’Église, nous les réalisons maintenant que nous nous tournons vers les pauvres.
Cette rencontre avec les pauvres nous a fait retrouver la vérité fondamentale de l’Évangile par laquelle la parole de Dieu nous pousse incessamment à la conversion.
Le monde des pauvres nous enseigne que la libération arrivera non seulement lorsque les pauvres seront destinataires des bienfaits du gouvernement ou de l’Église elle-même, mais lorsqu’ils seront eux-mêmes les acteurs et les protagonistes de leurs luttes et de leur libération, et qu’ils démasqueront ainsi la racine ultime des faux paternalismes, y compris dans l’Église. »